INTERDICTION DES ACTIVITÉS DE MECI: DOBIAN REPOND
MOUVEMENT
POUR L’EVEIL CITOYEN (MECI)
REACTION
DU MECI A L’INTERDICTION DE SES ACTIVITES PAR LE GOUVERNEMENT.
I-
INTRODUCTION
M. DOBIAN ASSINGAR (Photo: Djek.fr) |
Suite
à la création du Mouvement pour l’Eveil Citoyen (MECI), le 29 décembre 2016, le
régime MPS au pouvoir et ses thuriféraires ainsi que le gouvernement tchadien
ont entrepris de pousser des cris d’orfraie, dénonçant, sans aucune preuve et
avec beaucoup de confusion, des connexions fictives avec la rébellion armée.
Ainsi, à la suite du Secrétaire Général du MPS et de son porte-parole, appelant
le gouvernement à prendre ses responsabilités, ainsi que le Coordonnateur de la
Plateforme, TOUCHE PAS A MES ACQUIS (l’autre société civile porte parole du
gouvernement), qui a tenu une conférence de presse dans un hôtel huppé de la
place pour exprimer ses récriminations, le Ministre de l’Administration du
Territoire a fait, le vendredi 6 janvier 2017, une communication interdisant
les activités du MECI. Il est de bon aloi de rappeler que le même gouvernement
avait annoncé, il y’a peu, l’inexistence des rébellions armées au Tchad.
Ces
accusations infondées qui n’ont pour seul but de casser le Mouvement citoyen
MECI, traduisent la réaction épidermique d’un régime aux abois, si
l’on en juge
à la persistance du mépris de nos dirigeants pour le peuple, leur arrogance
envers nous, leur seul sport favori qui demeure la répression aveugle des
citoyens pour un oui ou pour un non, et surtout, leur incapacité à juguler la
crise financière et sociale, appellent
de notre part les observations suivantes :
II- ANALYSES :
2.1 Analyses des faits :
§ Quand
des organisations de la société civile à savoir CASCIDHO, TOUCHE PAS A MES
ACQUIS, CASAC deviennent des Porte-paroles naturels du gouvernement et que d’un
côté, on interdit un mouvement citoyen regroupant des partis politiques et des
organisations de la société civile, il y’a
du deux poids deux mesures et un abus de pouvoir avéré.
Quand ces associations de « l’autre société
civile » reprennent chaque fois en chœur comme des perroquets, les
discours et autres prises de position du
gouvernement et du MPS, ça ne s’appelle pas un regroupement ou une
plateforme ? Qu’on nous le dise les yeux dans les yeux ! Au
contraire, nous n’avons jamais critiqué ce regroupement par respect aux
libertés individuelles et collectives reconnues par la Constitution. Alors
pourquoi, le MPS et le gouvernement s’acharnent sur notre regroupement dans le
Mouvement citoyen MECI ? A l’opinion publique de juger cette injustice
flagrante !
§ L’intervention
du Ministre de l’Administration du Territoire, constitue un recul de la
démocratie et consolide la terrible dérive vers la dictature constatée depuis
la proclamation des résultats des élections présidentielles avec l’interdiction
opposée aux partis politiques et aux organisations de la société civile de se
réunir, de manifester, de tenir des meetings…, alors que des organisations
acquises à la cause du régime et le MPS peuvent tenir des réunions et organiser
des manifestations sans être inquiétés. C’est injuste ! C’est
dictatorial !
§ Qui
plus est la déclaration du Ministre est, du point de vue de droit, nulle et de
nul effet ; d’une nullité absolue.
2.2 Analyse juridique :
2.2.1 Sur la forme
Un
communiqué n’est pas une loi pour s’imposer à un groupe donné. Nul ne légifère
en démocratie par des coups de gueules et autres menaces oiseuses, ni par des
déclarations tendancieuses.
Le
MECI est un mouvement citoyen soutenu par des citoyens libres, des personnes
tant physiques que morales jouissant de la plénitude de leurs droits civils et
politiques. Ce n’est ni une association, ni un parti politique, ni une secte,
ni une quelconque société secrète ou mystique.
Faut-il
rappeler par définition que le Collectif est un groupe de personnes (physiques
ou morales) qui se mettent ensemble pour revendiquer des droits politiques,
sociaux, économiques etc., de manière
concertée ; et que c’est dans ce cadre là que le Mouvement pour l’Eveil
Citoyen est né.
2.2.3
Sur le fond :
Le
MECI, entité aux objectifs totalement nobles, n’a pas vocation à troubler
l’ordre public et les bonnes mœurs. Au contraire, il fait de l’intérêt général
un souci majeur puisqu’il se veut un mouvement non violent, un cadre de
concertation, de mobilisation, d’action et de revendication des droits
politiques, économiques, sociaux et culturels des citoyens. Ayant en ligne de
mire la restauration de la démocratie et des valeurs républicaines dans un
Tchad de paix, de justice, de respect des libertés et des droits humains. Son
mode opératoire est simple : sensibiliser les masses pour une meilleure
connaissance des droits civiques en vue d’une appropriation efficiente et
bénéfique pour tous. Par conséquent, le fondement de son existence est, par
ailleurs, entièrement justifié.
Enfin
aucun texte de loi, aucun règlement ni aucun traité (présent ou à venir)
n’interdit ou ne saurait interdire aux citoyens tchadiens de s’unir dans un
élan patriotique en vue de la conscientisation du peuple. S’opposer à un tel
dessein reviendrait à faire preuve d’obscurantisme. Le simple fait de vouloir
interdire un mouvement citoyen est une expression de la dictature.
En
effet, l’article 27 de la Constitution du 31 mars 1996, révisée par la Loi n°8
du 15 juillet 2005, garantit aux citoyens moult libertés
dont la liberté d’expression, de conscience, de réunion et de manifestation…
dans le respect des lois qui en déterminent l’exercice.
Or,
ni l’Ordonnance n°27 du 28 juillet de 1962, portant règlementation des
associations, ni la Loi n°17 du 31 décembre 2001 portant Statuts de la
Fonction publique, prise en ses dispositions relatives à la liberté syndicale,
ni la Loi 19 du 04 août 2009 portant Charte des Partis Politiques, ni aucun
code d’éthique et de morale n’interdisent aux citoyens de la République du
Tchad de s’unir dans le cadre d’un mouvement citoyen. Ce soubassement démocratique
est renforcé par les dispositions intelligibles du préambule de la Constitution
précitée. Aussi, ne dit-on pas que ce qui n’est pas interdit par la loi est
autorisé ?
II-
MISE
EN GARDE
Par
ailleurs, nous invitons tous les membres signataires de la plateforme et la
population toute entière, à demeurer vigilants et solidaires. En effet, le
Dimanche 07 Janvier 2017, faisant suite à la déclaration du Ministre de
l’Administration du Territoire, le Conseil
National de sécurité s’est réuni en urgence et a décidé d’une part, de
sévir sur les membres signataires de la plateforme, par des méthodes peu
orthodoxes punies par la loi, et a retenu d’autre part, de déstabiliser le
Mouvement MECI de l’intérieur à travers ses membres, par des menaces, des
filatures, la corruption, la traitrise etc. Si vous avez suivi les informations
ces derniers jours à travers les radios de la place, une organisation membre,
notamment le SYNECS (Syndicat des enseignants du Supérieur) et son Président en
ont déjà fait les frais.
A
toute la population, nous lui disons que le MECI survivra, il est hors de
question de se soumettre à une autre dictature au prix de notre vie !
N’Djamena le 14 Janvier 2017
Pour le MECI,
DOBIAN ASSINGAR
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