Déby est fâché contre Boko Haram

IDRISS DEBY (Image du Net)
Ce qui conviendrait d'appeler le massacre d'une unité de l'armée tchadienne basée à Boma, une île du Lac Tchad par la secte Boko Haram a sérieusement mis en courroux le président tchadien, Idriss Déby Itno. Le carnage s'est déroulé le lundi 23 mars 2020 aux environs de 04h du matin. Les combats ont duré 7h de temps. Ce qui étonne, c'est le manque d'intervention de l'armée tchadienne. Selon des indiscrétions, un hélicoptère parti de N'Djamena dans un premier temps pour intervenir a été repoussé. Ensuite, c'est un avion  de chasse (Jaguar) qui a décollé tardivement pour aller bombarder le site à l'aveuglette, alors que pendant ce temps, les militants de Boko Haram qui ont eu le temps d'opérer, ont tué plus de 92 militaires tchadiens, fait 47 blessés et sont partis. Plus tard, 6 autres blessés mourront, ce qui fait passer le total des tués à 98. Du jamais vu dans l'histoire militaire du Tchad, de connaître un tel échec. Le mardi 24 mars 2020, le président Déby qui s'est rendu sur le terrain avait la mine complètement serrée. Il a qualifié de ''maudite'' l'île de Boma où les militaires ont été massacrés. Le président Déby a ensuite refusé de regagner N'Djamena. Il a installé son quartier général à Baga-Sola et déclaré deux départements du Lac Tchad des ''zones de guerre'', demandant aux populations qui habitent le long du Lac Tchad de redescendre vers l'intérieur du pays. Or, les militants de Boko Haram qui ont opéré en toute impunité auraient emporté sur cinq hors-bord des armes lourdes et autres équipements militaires saisis avec l'armée tchadienne en direction du Nigeria. Même s'il y avait eu des complicités de Boko Haram parmi les populations, cette guerre que le président Déby vient de déclarer à Boko Haram fera plutôt beaucoup de victimes civiles, car les combattants de Boko Haram ne sont pas dupes pour faire un tel coup et revenir dans les deux ou trois mois. La secte mène une guerre asymétrique, et c'est sûrement, dans le calme qu'il conviendrait de rechercher les stratégies qu'il faut pour la combattre, mais pas dans la colère et la précipitation, même si perdre un tel nombre de soldats dans une seule attaque tournerait la tête de n'importe quel dirigeant. Le président Déby ferait mieux de revenir à N'Djamena organiser la riposte contre le coronavirus, tout en gardant rancune et en cherchant de manière subtile, quelle pourrait être la stratégie à adopter pour ''rembourser'' les coups donnés par Boko Haram.

Par François Djékombé

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